Papa
Francky la puce
Mon Dadou,
C’est le moment du bilan, et d’habitude le bilan annuel avec toi, c’est en août lors d’une baignade dans la mer à la palme ou en République Dominicaine quand tu nous emmenais découvrir les beautés du monde.
« Alors June, ça a été ton année?
Qu’est-ce que tu vas faire l’année prochaine ?c’est quoi tes objectifs…? »
Après ça tu disais :
« Attendez, attendez, les filles, regardez, elle n’est pas belle la vue… !! »
Et bien Papa, là je m’arrête aujourd’hui et je lève la tête. Elle est belle la vue. Car devant moi j’ai toutes tes tranches de vie, tous tes souvenirs.
Je regarde ta famille, tes ami•es, nos ami•es qui raconte chacune et chacun un bout de toi.
Et moi j’en suis un bout de toi et pas qu’un petit je crois. J’en ai chopé plein de trucs de toi déjà. Là j’ai ta chemise Levis bleue que je me suis bien approprié.
Ton goût pour la sape, pour le beau, pour le classe… J’avoue que tu restes la police du style.
Rien qu’à voir comment on t’habillé pour aujourd’hui: Ton T-shirt Agnès B, ton jean Levis, ta veste en velours caharte, tes converses, tes lunettes noires Ray-Ban.
Ça tu les aimais les Marques!!
Et moi, tu m’as marqué pour la vie, et ce n’est pas qu’une image, je me la suis tatouée cette maison d’Ivry à Marseille.
Cette maison, ce foyer qui brûle en moi,
ce désir de faire la fête d’être ensemble,
D’être à plusieurs, de rire…
C’est fou comme tu m’as transmis ces choses là, et je m’en rends compte encore plus aujourd’hui.
Je me suis toujours plu à raconter à mes amis, à quel point mes parents m’avaient éduqué dans la liberté de choisir et de réfléchir.
Pour parler de notre éducation, j’ai souvent utilisé cette image celle de balises (valeurs) qui vivotent sur la mer. Et depuis je navigue entre, elles me servent de repères.
Aujourd’hui grâce à vous j’ai confiance
Avec maman, vous nous avez toujours aiguillé accompagné, Léa et moi, sans jamais nous enfermer. Bien sûr tu savais poser le cadre et les objectifs : travailler pour pouvoir choisir..
J’en ai fait des choses pour te ressembler.
Toutes ces histoires sur les colonies de vacances, que j’ai entendu.
J’étais tellement heureuse et fière, quand j’ai eu mon Bafa, j’allais enfin pouvoir être Animatrice dans la Dream Team, faire rêver les enfants, et vivre le cinquième (repas)!
Beaucoup de fois, j’ai eu peur de te mettre en colère, mais même dans ces moments, je savais que je pouvais compter sur toi et
que tu serais là.
Comme lors de cette fête de la jeunesse communiste, où j’ai découvert, l’alcool et les pintes de vodka pomme. J’étais ivre, la maison était à cinq minutes, mais je t’ai appelé à 1h du mat pour que tu viennes me chercher.
Je disais à Marine : « Je suis bourrée, et mon père va me tuer… »
Je vois encore ton regard fixe et moi qui faisais mine de conduire:
« - Ah, bah, c’est sûr! on ne peut pas conduire quand on est bourré… »
Et là tu as éclaté de rire, aimant:
« - Tu me rappelles quelqu’un ?
- Ah ouais qui !
- Ta mère quand je l’ai connu! » …
Ou cette autre fois quand je rentre de mon premier voyage, Bali, avec Tatiana.
Je te regarde avec défi :
« Eh papa ! je me suis fait tatouée ! »
« C’est ton corps, June, si tu aimes, c’est le principal »…
En fait, tu m’as souvent surprise dans ma vie…
Comme quand je me suis mariée, que tu tenais absolument à m’emmener à la Mairie en voiture, et que tu as pleuré de joie…
Comme quand tu es venu, plein de fois, me voir à la maternité quand Louna est née, tellement tu trépignais d’impatience de la câliner..
Bon parfois tu étais un peu trop en demande, et un appel téléphonique par semaine,
Ça ne te suffisait pas!
C’est vrai qu’on est un peu comme
ça chez nous… un peu collé serré.
on a du mal à se détacher ..
et tu vas rire, mais oui, ça va me manquer ces appels à répétition!
Malgré tes besoins, tu m’as toujours poussé dans mes choix, mes envies d’études et de métier même s’ils m’éloignaient de toi.
« Être heureuse, faire ce que je desirait» c’était le plus important pour toi.
Mon Goût pour l’Art, les formes, les lignes, le
Faire et le Faire bien… c’est toi, toujours toi …
Papa, il est temps de t’embrasser, de te dire aurevoir. Mais je voulais te dire que je vais continuer à en faire des dessins, d’en regarder des couchers de soleil, que je vais en danser des rocks, qu’on va en faire des fêtes, avec des barbecue, avec la musique à fond et la chaîne qui saute……
Merde, Papa, ça fait chier que tu sois parti …
En plus j’avais commencé à l’aimer cette ville Marseille.
Eh bien
j’y retournerai souvent juste pour t’embêter..
j’y retournerai pour voir Clodie.
j’y retournerai pour t’y retrouver dans le soleil chaud, dans l’air de la mer, dans le sable fin, dans les rochers de la pointe rouge.
Je t’aime Papa
Toujours avec toi
June